Nous discutons du dispositif Pinel depuis des années et j'entends encore la voix grave de Pierre Méhaignerie l'évoquer… La difficulté majeure, pour une bonne partie de nos compatriotes, est qu'ils ont le sentiment que ce dispositif était destiné aux métropoles. Or il y a des zones rurales ou semi-rurales, notre collègue Bazin l'a souligné, où la pression immobilière justifie parfaitement l'utilisation du Pinel. La carte doit donc évoluer. Une expérience, que j'ai soutenue, a été menée en Bretagne : elle dessine, en quelque sorte, des taches de léopard sur la carte, procédé qui permet de sortir des métropoles. Il faudra attendre encore quelques mois avant la conclusion de l'expérience, mais on peut déjà la considérer comme suffisamment intéressante pour que nous la poursuivions et la développions.
C'est d'autant plus évident après l'affaire du covid-19. Certains de nos compatriotes entendent en effet quitter les métropoles pour s'installer dans des secteurs auxquels ils ne pensaient pas spontanément il y a quelque temps. Le télétravail, par exemple, y contribue. La carte des aides au logement doit par conséquent prendre en considération cette volonté de nos concitoyens, qui n'est d'ailleurs pas incompatible avec notre préoccupation plus générale d'équilibre du territoire. C'est cela qu'il faut vraiment introduire dans la réflexion que vous nous suggérez de mener, madame la ministre déléguée.