Intervention de Pierre Dharréville

Séance en hémicycle du mardi 17 novembre 2020 à 21h00
Sécurité globale — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Dharréville :

Dans la police comme dans la gendarmerie, les hommes et les femmes qui assurent notre sécurité au quotidien ont besoin d'un lien de confiance avec la population, car l'autorité n'est acceptée que si elle est articulée aux droits fondamentaux des citoyennes et des citoyens.

Plusieurs dispositions nous paraissent contraires à cet impératif. L'article 24, tel qu'il est rédigé, remettrait en cause le travail des journalistes et la liberté de la presse, loin de l'objectif partagé de protection des policiers et des gendarmes. Les articles 21 et 22 touchent à plusieurs libertés fondamentales, dont la liberté de manifester. Nous craignons également que les images collectées par les forces de l'ordre puissent être soumises à des logiciels de reconnaissance faciale, sans que leur usage soit encadré dans la proposition de loi. Par ailleurs, si l'autorisation du port d'arme hors service par les policiers et les gendarmes venait à être adoptée, elle ferait endosser aux forces de l'ordre une responsabilité permanente que nous ne pouvons pas faire peser sur leur vie privée.

Nous défendons la création d'une police de proximité nationale. Nous sommes convaincus que seule une police de terrain qui va à la rencontre des habitants, dans l'échange, peut faire baisser les tensions et remplir sereinement les missions nécessaires.

Enfin, le renforcement prévu des polices municipales transformerait leurs missions et leur raison d'être, et pourrait engendrer une police à plusieurs vitesses : celle des villes riches aux effectifs et aux moyens importants, et celle des villes pauvres qui disposeraient de peu de moyens d'intervention. La proposition de loi ne répond pas à ce problème.

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