Intervention de Jean-Christophe Lagarde

Séance en hémicycle du mardi 17 novembre 2020 à 21h00
Sécurité globale — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Christophe Lagarde :

En écoutant les médias aujourd'hui, monsieur le ministre, j'avais l'impression que le débat ne portait pas sur le texte que vous présentez. L'article 1er en est un bon exemple : on nous parle de privation de libertés mais, en réalité, il s'agit de donner aux polices municipales la possibilité d'étendre – bien modestement, au fond – le champ de leurs interventions aux incivilités et aux problèmes du quotidien. Il n'est pas question de leur donner des pouvoirs d'enquête et de police judiciaire, mais de réprimer des actes qui se sont tant démultipliés, monsieur Coquerel, que les forces de la police nationale ne seront jamais en mesure d'intervenir dans chaque cas. Autrefois, un débat avait lieu entre la droite qui souhaitait des polices municipales et la gauche qui les refusait ; désormais, de nombreux maires de gauche ont adopté la police municipale tout comme ils ont adopté la vidéoprotection, car ce sont des outils utiles au service de nos concitoyens. En clair, monsieur le ministre, vous élargissez cette possibilité et le groupe UDI et indépendants approuvera cet article.

Je tiens néanmoins à vous dire ce que je n'ai pu vous dire plus tôt : vous pourriez faire de ce texte un projet de loi de sécurité globale en y incorporant – seul le Gouvernement peut le faire, nous ne le pouvons pas – des remèdes à ce qui pourrit la vie quotidienne. Un membre de la majorité se demandait à l'instant pourquoi nous ne parvenons pas, depuis vingt ans, à régler le problème des squats d'immeuble qui empêchent les habitants de dormir la nuit alors qu'ils doivent se lever tôt pour aller travailler. Rien dans la loi ne vous permet de réprimer cette pratique efficacement ! Pourquoi devons-nous laisser des rodéos de moto se produire, avec des véhicules qui n'ont rien à faire sur la voie publique ? Rien dans les textes ne permet de les réprimer efficacement, et cela fait vingt ans que ça dure. Pourquoi – sur ce sujet, monsieur le ministre, je vous ai déjà interpellé à titre plus personnel – la police municipale et le maire ne peuvent-ils pas installer des radars automatiques sur la voie publique, et pourquoi sont-ils contraints de le demander au préfet ? C'est absurde !

Nous avons besoin d'un véritable projet de loi de sécurité globale – sans doute n'est-ce pas ce texte – afin de rétablir la confiance qu'ont nos concitoyens envers la société, pour qu'ils se disent que demain, ceux qui respectent les règles vivront mieux que ceux qui ne les respectent pas !

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