Cet amendement de suppression me permet d'exprimer une forme de colère : en pleine crise sanitaire, nous voilà à discuter d'un texte sécuritaire. L'article 1er prévoit d'attribuer, à titre expérimental, des compétences de police judiciaire à la police municipale. Une telle extension de pouvoirs ne me semble ni utile ni souhaitable. Elle n'est pas utile car le code de procédure pénale suffit à appréhender les situations que rencontrent les policiers municipaux. Elle n'est pas souhaitable car ce n'est pas d'une police municipale aux pouvoirs étendus que la société a besoin, mais bien d'une police nationale disposant des moyens humains lui permettant de répondre aux besoins des citoyens. Cette police nationale composée de femmes et d'hommes n'a pas besoin de la défiance du Gouvernement mais d'action.
Où sont vos promesses, monsieur le ministre, d'une police républicaine et d'une véritable police de proximité ? L'article 1er, comme les suivants, ne contribue pas selon moi à apaiser la société. Au contraire, ils détricotent l'État de droit, et nos concitoyens en ont conscience.
C'est pourquoi cet amendement d'appel vous invite, chers collègues, à supprimer l'article 1er et à vous poser la question de la société que nous souhaitons ensemble. Il nous faut une société de confiance et un État protecteur. Est-il urgent de renforcer l'État sécuritaire alors que la véritable crise que la société devra affronter dans les prochains mois sera économique, sociale voire alimentaire ?