Deux minutes ne suffiront évidemment et malheureusement pas pour répondre à l'ensemble de vos questions ni pour évoquer l'ensemble des actions que nous menons et que je mène depuis deux ans.
Je pourrais vous parler de notre plan autour des mille premiers jours de l'enfant, puisque protéger les enfants passe parfois, souvent même, par un meilleur accompagnement des parents. À quelques jours de l'anniversaire du Grenelle des violences faites aux femmes, je pourrais vous parler des mesures que nous avons adoptées pour mieux protéger les enfants victimes des violences conjugales. Je pourrais évoquer les 600 000 euros supplémentaires que j'ai attribués au 119, afin qu'il puisse faire face au nombre croissant d'appels enregistrés pendant la crise de cette année. Je pourrais mentionner, comme vous l'avez fait, la proposition de loi de votre collègue Maud Petit sur les violences éducatives ordinaires. Je pourrais partager avec vous les dizaines de projets qui sont en train de naître dans les territoires au gré de la contractualisation et de la stratégie nationale de prévention et de protection de l'enfance, notamment pour mieux accompagner les enfants en situation de handicap, pour soutenir l'aide sociale à l'enfance ou pour renforcer les moyens de la pédopsychiatrie dans notre pays.
Je pourrais vous parler du plan de lutte contre les violences faites aux enfants, que j'ai présenté l'année dernière : il comprend vingt-deux mesures, dont la neuvième, que vous avez votée et qui durcit les peines contre les personnes qui consultent des sites pédocriminels, qui seront automatiquement inscrites au FIJAIS – fichier judiciaire automatisé des auteurs d'infractions sexuelles et violentes. La vingt-deuxième mesure lance les travaux sur la prostitution infantile, fléau en hausse dans notre pays.
Voilà, je pourrais vous parler de tout cela : vous seriez d'accord ou non, vous trouveriez que cela va trop vite ou probablement pas assez, mais tant que ce sujet ne deviendra pas un sujet de société, tant que chacun d'entre nous ne modifiera pas ses comportements quand il entendra un cri ou verra un bleu sur le bras d'un enfant, tant que nos relations ne seront pas plus bienveillantes dans notre société de plus en plus violente, rien ne changera.