« Six mois après, je souffre encore de tachycardie et d'essoufflement ». « J'ai 41 ans, je n'ai aucun antécédent, sept mois après, j'ai l'impression de vivre dans le corps d'un senior ». « J'ai une fièvre quasi quotidienne de 38 degrés, je souffre d'asthénie, de polyarthralgie des membres inférieurs. » Voilà les témoignages de Mélanie, de Sabine, de Nicolas, de Petru et de tant d'autres. Leur point commun est d'être infirmier, aide-soignante, médecin, technicien de laboratoire, aide à domicile ou agent d'entretien Ils ont tous contracté le virus sur leur lieu de travail, à l'hôpital ou chez un patient, à Ajaccio, à Bastia, à Strasbourg ou ailleurs.
En avril, M. le ministre des solidarités et de la santé avait suscité beaucoup d'espoir en annonçant que le covid-19 allait être reconnu « systématiquement et automatiquement comme une maladie professionnelle pour tous les soignants ». Pourtant, il n'en est rien à ce jour. C'est la douche froide pour le personnel soignant. Le décret du 15 septembre 2020 ne retient que les formes très sévères du covid-19, à savoir celles qui ont nécessité une oxygénothérapie. Toutes les autres formes, certes peut-être moins graves mais qui sont réelles, contraignantes et handicapantes, en sont exclues ! Il s'agit d'une injustice et d'une discrimination. Les hôpitaux sont en souffrance, le personnel soignant des unités de covid-19 est à bout. Ne rajoutons pas de la déception et de la désillusion à la peine et à la fatigue !
Une révision du décret de septembre est-elle en préparation pour intégrer réellement tout le personnel soignant qui souffre de troubles liés au covid-19 ?