Vous l'avez souligné, le 3e Forum de Paris pour la paix a été un grand succès, malgré la crise sanitaire. Vous avez signalé la présence en ligne de 60 chefs d'État et de gouvernement ; il y a eu au total 12 000 participants, représentant 151 pays. Cette 3e édition a permis, en particulier lors de la rencontre du 12 novembre autour du Président de la République, de la chancelière allemande, du secrétaire général des Nations unies et du Président du Sénégal, de poser les principes de gestion des biens publics mondiaux après la crise du covid-19 et de lancer une démarche pour un consensus international permettant une vraie refondation de ce dispositif.
À l'intérieur de cette stratégie, il y a les enjeux de santé que vous avez soulignés. D'abord parce que ce forum a permis le renforcement de l'initiative Act-A. Cette initiative financière a permis de mobiliser 2 milliards d'euros pour agir auprès des populations les plus vulnérables, pour faciliter la recherche, mais aussi la diffusion du vaccin et des traitements ; c'est le point le plus important. S'agissant de la santé, il y a eu aussi l'adoption d'une charte consacrant le vaccin comme bien public mondial et permettant de lutter contre ce que j'appelle le nationalisme vaccinal, qui n'est une solution ni de solidarité ni d'efficacité.
Enfin, avec mon collègue allemand et les organisations internationales concernées, en particulier l'OMS, nous avons lancé le Haut conseil d'experts, intitulé « Une seule santé ». C'est une forme de GIEC – groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat – pour la santé, un outil d'alerte internationale qui permet de relancer le multilatéralisme sur cette question. Ainsi, le Forum de Paris pour la paix a été un vrai catalyseur d'idées concrètes pour l'après covid-19.