Monsieur le Premier ministre, la crise que nous traversons démontre à quel point le soutien national à nos entreprises, des plus petites aux plus grandes, et même à nos fleurons, est vital. Des milliards d'euros sont aujourd'hui indispensables à la survie d'Air France, de Renault et de bien d'autres entreprises.
Indépendamment de cette période ô combien inédite, la France demeure très bien placée dans les palmarès européen et mondial du secteur de la production et de l'exportation d'électricité. Nous le devons aux arbitrages politiques ambitieux opérés il y a plusieurs décennies et à la puissance de feu de notre énergéticien national, EDF, et à ses innovations technologiques avant-gardistes.
L'hydroélectricité, vertueuse sur le plan environnemental, inépuisable, d'une fiabilité et d'une souplesse de mobilisation inégalées, concourt en outre à l'essor des territoires où elle est exploitée, en permettant les multi-usages de l'eau. En créant très tôt des infrastructures haut de gamme en la matière, EDF et la France ont vu beaucoup plus loin que la plupart des autres pays.
Cependant, depuis 2015, la Commission européenne met la France en demeure d'ouvrir à la concurrence ses concessions hydroélectriques au fur et à mesure qu'elles arrivent à échéance. Compte tenu des enjeux stratégiques plus prégnants que jamais et des défis de développement territorial auxquels l'énergie hydroélectrique contribue à répondre partout où elle est produite, notre système doit perdurer.