Voter en faveur de cette motion de rejet, ce serait renoncer à une trajectoire budgétaire inscrite dans la durée et le temps, qui est le temps de la recherche. Ce serait priver la recherche française de 25 milliards d'euros, interdire les revalorisations et les progressions de salaire, diminuer les moyens et les projets. Ce serait ne pas prendre nos responsabilités devant les enjeux auxquels nous devons et devrons faire face.
L'épidémie de covid-19 a montré l'importance d'une recherche de qualité, performante, agile et réactive. Nous avons besoin de simplifier les procédures administratives, de recruter davantage et autrement, d'avoir une communauté scientifique plus à l'image de notre société, à qui nous fassions confiance et que nous soutenions ; c'est le sens de plusieurs mesures contenues dans ce texte.
Voter en faveur de cette motion de rejet, ce serait donner raison au manque d'ambition et au conservatisme, que certains, drapés d'innocence, dissimulent en instrumentalisant la forme et en invoquant un prétendu manque de débat.
Dès février 2019, un important travail de concertation a été mené, notamment au sein de notre assemblée – et je veux saluer ici le travail des rapporteurs Danièle Hérin, Pierre-Alain Raphan, Valérie Gomez-Bassac et Philippe Berta.
L'Assemblée et le Sénat ont adopté 440 amendements, qui ont amélioré cette loi de programmation de la recherche – je pense entre autres au renforcement du lien entre la science et la société, à la place plus large faite aux sciences humaines et sociales, à la garantie d'indépendance du HCRES et – il faut le souligner – à la mensualisation des vacataires, qui seront moins précaires. Nous avons également choisi de renforcer tout ce qui peut favoriser l'égalité entre les femmes et les hommes dans les établissements d'enseignement supérieur comme dans les organismes de recherche.
Prétendre qu'il n'y a pas eu de débat, c'est soit ne pas y avoir assisté, soit ne pas en vouloir. Il y a eu des débats, il y a eu des avancées, et c'est la raison pour laquelle le groupe de La République en marche votera contre cette motion de rejet.