Une des grandes faiblesses de ce texte restera le fait que l'armement des polices municipales n'ait pas été rendu obligatoire – une disposition qui était pourtant prévue dans votre rapport, monsieur le rapporteur. Le Gouvernement a invoqué la libre administration des collectivités territoriales, ce que je peux comprendre. Nous aurions cependant pu, comme cela s'est fait à propos de bien d'autres questions, inverser le paradigme, c'est-à-dire rendre l'armement obligatoire tout en permettant à un maire qui ne serait pas favorable à cette mesure et motiverait sa décision de ne pas l'appliquer.
Deuxièmement, concernant le financement, je rappelle qu'il existe au niveau départemental un fonds de soutien dont les crédits, attribués par la préfecture, servent souvent à financer des programmes de vidéoprotection mais auraient tout aussi bien pu être destinés à l'armement des polices municipales.
Honnêtement, lorsqu'on voit ce qui se passe actuellement dans notre pays, il est déraisonnable et irresponsable de développer les polices municipales et de leur donner plus de pouvoirs sans armer leurs agents. En tant que député des Alpes-Maritimes, je peux vous dire qu'à Nice, si la police municipale n'avait pas été armée, formée et entraînée et si elle n'était pas intervenue, le carnage de l'attentat du 29 octobre dernier aurait été bien plus terrible encore.