Nous maintenons notre opposition à cette mesure. Il ne nous semble pas que les arguments mis en avant, qui consistent à dire que toutes les autres villes de France étant dotées d'une police municipale, Paris doit également en avoir une, suffisent.
Par ailleurs, nous ne cessons de répéter qu'il faut une police républicaine nationale de proximité, dont les agents pourraient s'attaquer aux causes principales des troubles à l'ordre public actuels, c'est-à-dire la petite et la grande délinquance. Nous pointons du doigt des problèmes de fond : il y a encore quelques jours, un jeune a été agressé dans ma circonscription, où les rixes sont récurrentes. Dans ces moments-là, l'intervention de la police est trop tardive : elle arrive une fois que le délit, le drame, a eu lieu. Les acteurs de terrain dénoncent le manque de professionnels dont le métier est justement de prévenir ce type de troubles, les rixes, qui mettent notamment en danger les mineurs.
Le problème, c'est que les moyens de cette prévention spécialisée ne sont pas à la hauteur des besoins, notamment dans les quartiers populaires. Il existe une tendance constante à élargir le périmètre, les attributions des polices, qui sont censées s'occuper de tout, alors que d'autres acteurs de la prévention spécialisée, de la prévention sanitaire, s'ils disposaient des moyens et de la formation nécessaires, seraient en mesure d'intervenir, d'empêcher un certain nombre de troubles, de régler une bonne partie de ce qui pose problème aux habitants. Nous le voyons, il ne faut pas plus de police municipale, mais d'abord mieux en matière de police nationale d'investigation, ensuite plus d'intervenants dans les domaines de la prévention et de l'accompagnement social.