Nous arrivons au terme de l'examen du titre Ier. Notre collègue Bernalicis aurait souhaité, chacun l'a bien compris, que l'ensemble des moyens qui seront dévolus aux polices municipales soient plutôt attribués à la police nationale. Je ne dirai pas les choses de la même façon que lui, mais nos points de vue convergent, en tout cas s'agissant des craintes qu'il a exprimées.
Une chose est certaine : nous allons vers un rôle accru des polices municipales et une extension de leurs compétences. Cela peut produire deux effets. D'une part, quand bien même les effectifs et les moyens de la police nationale resteraient inchangés, la dépense publique consacrée à la sécurité augmentera sensiblement, puisque les collectivités débourseront davantage pour leur police municipale. D'autre part, plus de polices municipales aux compétences accrues risque de signifier, à terme, moins de police nationale. Voilà en réalité ce qui est en train de se dessiner : un glissement progressif, peut-être encore indolore à ce stade – nul ne doute que c'est ce qui se prépare et sera mis en oeuvre par ce gouvernement ou l'un de ceux qui le suivront – , vers une réduction sensible des forces de police de la République sur le territoire. C'est regrettable et c'est ce qui m'inquiète.