J'entends bien, mais il n'y a pas que les festivals à sécuriser, et le périmètre dont vous parliez est d'ailleurs bien inférieur à 500 mètres. Au Bataclan, l'agent de sécurité privée ne peut pas légalement sortir faire le tour du bâtiment pour surveiller et repérer un éventuel danger.
Je comprends votre question, monsieur Brindeau, mais elle me paraît un peu cocasse : si un préfet considère qu'il y a un problème, parce que des menaces ont été postées sur les réseaux sociaux, parce que la DGSI le lui a signalé, parce qu'un chef d'entreprise lui dit : « J'ai peur, nous avons reçu des menaces, un de mes employés a entendu quelque chose », ou parce qu'un événement fait naître une menace potentielle, il prend les dispositions qui conviennent dans son département, sans avoir besoin, du reste, de l'accord du ministère de l'intérieur, et peut décider d'autoriser exceptionnellement, pour quelques heures ou quelques jours, les agents de sécurité à sortir des bâtiments pour surveiller davantage. L'avantage de structurer la filière est de parvenir à la sécurité globale qu'évoque M. le rapporteur Fauvergue.
Madame Kuster, ce n'est pas de la naïveté, et les agents de sécurité privée ne sont pas les seuls qui ne pourraient pas signaler un problème. L'enjeu, c'est de pouvoir sortir. Imaginez qu'un agent de sécurité privée fasse le tour du bâtiment en période de vigilance particulière et qu'il repère un homme en armes : avant même de prévenir la police, il peut prévenir son collègue ou dire à la personne de l'accueil : « Ferme le sas ! » par talkie-walkie. Ces quelques secondes peuvent sauver des vies. Toutefois, il ne peut le faire que s'il est à l'extérieur du bâtiment – « l'extérieur immédiat », dit la loi. Ce n'est pas de la naïveté : actuellement, les agents de sécurité privée ne peuvent pas sortir du bâtiment qu'ils surveillent.
Je pense que chacun est assez éclairé, et je ne peux pas le dire mieux : l'article n'est pas une façon, en cas de menace terroriste, de préparer le retrait des interventions policières ou militaires ou de confier au privé la surveillance des bâtiment. Nous connaissons une menace, et tout le monde peut participer à la lutte contre cette menace, à commencer par les gens dont c'est le métier de surveiller des bâtiments.