J'espère que la réciproque est totalement vraie.
J'en viens à un point qu'ont souligné plusieurs intervenants. Il existe un équilibre nécessaire, devant inspirer chaque républicain, qui intègre l'inaliénable liberté de la presse, consubstantielle à la démocratie, au libéralisme politique et à notre société, l'inaliénable possibilité de diffusion sur tous les supports modernes, qui va avec, sans quoi cette liberté serait fictive, et la possibilité non seulement pour les journalistes mais pour tous les citoyens d'informer leurs voisins, leurs voisines et tous ceux qui s'intéressent au débat public et consultent les supports physiques ou numériques.
Le Gouvernement n'envisage en aucune manière de revenir sur cet équilibre. Il aura même l'occasion de le réaffirmer en déposant un amendement : dans un premier temps il pensait que la rédaction de la proposition de loi de Mme Thourot et de M. Fauvergue suffisait, mais cet amendement permettra de surligner en jaune fluo la consécration de la liberté de la presse, de la liberté d'informer et de diffuser.
Quand bien même il resterait un doute, notre pays, vous l'avez rappelé, est doté d'un Conseil constitutionnel. Et quand bien même le Conseil ne serait pas saisi du texte, ce qui m'étonnerait désormais, des questions prioritaires de constitutionnalité permettraient de l'interroger sur ces sujets. Il faut donc souligner la conviction totale du Gouvernement, et singulièrement la mienne, puisque j'ai été élevé au lait de la République, quant à la grande et belle liberté de la presse et à la liberté d'informer.
En parallèle, mais sans les mettre tout à fait à égalité, je souligne que notre devoir – celui du Gouvernement, du ministre de l'intérieur et, je crois, de tous les républicains, car tout le monde s'est exprimé sur ce point – est de protéger ceux qui nous protègent. Policiers et gendarmes font un métier extrêmement difficile et dangereux, dans des conditions numéraires, physiques, matérielles et personnelles pas toujours évidentes, et que partagent rarement ceux qui commentent leur action, permettez-moi de le dire. Tous les jours, ils font face à des gens qui peuvent attenter à leur vie, ce qui n'est heureusement pas le cas de ceux qui s'expriment dans ce débat. Nous devons donc les considérer avec respect.
La grandeur de la police républicaine, monsieur Corbière, ce n'est pas d'être au service d'un pouvoir ou d'un autre, mais de protéger chaque citoyen et chaque expression.