Contrairement à ce qu'indiquent le Gouvernement et la majorité, la seconde vague était anticipable. Nous l'avions d'ailleurs annoncée sur ces bancs le 16 juillet dernier. Il était donc possible de prévoir pour l'exercice 2020 l'ouverture de lits supplémentaires.
Des malades doivent actuellement repousser de plusieurs semaines la prise en charge de leurs problèmes de santé pour laisser la place à des personnes atteintes du covid. C'est inacceptable ! S'il faut déprogrammer des soins pour accueillir des malades en cas d'épidémie, ce n'est pas à l'épidémie qu'il faut s'en prendre mais bel et bien à la faiblesse de notre hôpital public.
Depuis tout à l'heure, j'entends certains collègues s'amuser de la volonté du groupe France insoumise de supprimer l'ONDAM. Qu'ils sachent quelle réalité recouvrent les déprogrammations dans nos hôpitaux publics : 5 à 10 % de morts supplémentaires rien qu'en oncologie – et ces chiffres ne sont pas ceux de Caroline Fiat ou d'Adrien Quatennens mais des cancérologues eux-mêmes. Bravo !
Ce n'est pas un petit sujet, et personne ne devrait en rire. Voir certains d'entre vous en rire me fâche – et ce mot est en dessous de la réalité. Derrière vos belles paroles, nous ne pouvons que constater la poursuite d'une logique macabre, il n'y a pas d'autre terme.
Notre amendement entend revenir sur ces destructions en réaffectant une partie de l'ONDAM à l'hôpital – vous le voyez, nous savons aussi faire des propositions – afin de rouvrir des lits et de mettre un terme à ces déprogrammations. Pourquoi, pour sauver des malades atteints de la covid, des patients souffrant d'autres pathologies devraient-ils mourir ?