Je serai en phase avec les deux précédents orateurs. Nous aurions pu reprendre nos discours de l'an passé : depuis 2017, le sujet du TODE est récurrent ; il a même donné lieu à quelques crises de nerfs dans l'hémicycle. Cette fois, on peut saluer la prolongation jusqu'en 2023 : pour la première fois, on s'engage pour deux ans, ce qui est quand même un progrès.
Je voudrais toutefois souligner l'importance d'une pérennisation. Il ne s'agit pas de réduire les charges pour réduire les charges : l'emploi de saisonniers concerne les cultures de maraîchage, la production de fruits et l'agriculture bio, qui ont besoin de plus de main-d'oeuvre. Nous sommes structurellement importateurs de ces produits, en particulier depuis le sud de l'Europe, notamment à cause des fortes différences des coûts de main-d'oeuvre.
Si nous voulons développer ces productions stratégiques, il faut leur donner une visibilité. De fait, on n'implante pas un verger ou des serres de production de maraîchage pour dix à quinze ans. Si nous voulons reconquérir ces productions, il faut envoyer un signal sur le prix de la main d'oeuvre ; faute de quoi nous remettons en cause chaque année l'existence de nos filières. On peut certes saluer la prolongation de deux ans, mais, à l'avenir, le dispositif TODE devra être pérennisé – je le dis notamment à l'intention du ministre délégué chargé des comptes publics.