Intervention de Loïc Dombreval

Séance en hémicycle du mardi 24 novembre 2020 à 15h00
Questions au gouvernement — Covid-19 dans des élevages de visons

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLoïc Dombreval :

Dimanche 22 novembre, la France a abattu un millier de visons dans un élevage d'Eure-et-Loir à la suite de la détection de leur contamination au coronavirus Sars-Cov-2. Si l'éleveur et sa famille sont heureusement indemnes, une population animale susceptible d'amplifier et de propager un virus qui touche l'homme est un phénomène très préoccupant. Sur les quatre élevages français de visons, un deuxième a été testé négatif. Il reste donc deux élevages dont la situation sanitaire est en cours d'évaluation, l'un dans la Meuse et l'autre dans l'Orne ; leur statut sanitaire sera connu dans les prochains jours.

À ce jour, six pays – le Danemark, l'Espagne, les États-Unis, l'Italie, les Pays-Bas et la Suède – ont signalé la présence du Sars-Cov-2 parmi des visons d'élevage. Les Pays-Bas, qui avaient prévu par la loi de mettre fin aux élevages de visons en 2024, ont abattu leur cheptel et décidé de fermer leurs élevages fin 2020. Le 4 novembre, le Danemark, premier producteur mondial de fourrure avec plus de 1 200 élevages, a débuté l'abattage de 17 millions d'animaux après avoir détecté un variant du virus pouvant compromettre l'efficacité d'un futur vaccin humain.

Madame la ministre de la transition écologique, le 29 septembre, vous avez annoncé la fermeture progressive des élevages de visons sous cinq ans. Compte tenu de la situation, je suis d'avis qu'il faut les fermer dès 2021 en accompagnement financièrement et socialement la reconversion des éleveurs, grâce au plan de relance, par exemple. La période est idéale pour mettre un terme définitif à ces élevages avant que ne débute un nouveau cycle de reproduction des animaux – la fourrure des visons abattus étant habituellement prélevée en novembre et en décembre.

Alors que 75 % des maladies infectieuses et émergentes touchant l'homme sont d'origine animale, ces élevages posent la question plus générale de la validité des systèmes de production intensifs, dans lesquels les éleveurs doivent produire toujours plus, toujours plus vite et toujours moins cher, entassant des milliers d'animaux au patrimoine génétique pratiquement identique, entre lesquels se propagent très rapidement des pathogènes potentiellement transmissibles aux humains. Quelles décisions comptez-vous prendre pour gérer cette situation sanitaire préoccupante ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.