Les industries pharmaceutiques nous imposent leurs prix dans le cadre d'un rapport de force qui leur est favorable, puisqu'elles maîtrisent l'entièreté de la chaîne du médicament et qu'elles commercialisent leurs produits dans plusieurs pays. La seule solution si nous voulons mettre fin aux chantages ignobles qu'elles exercent au sujet de médicaments vitaux pour les malades, c'est de reprendre la main sur les médicaments d'intérêt thérapeutique majeur.
En début d'année, nous défendions la création du pôle public du médicament, mais vous avez vidé notre proposition de loi de tout son sens. Depuis, les pénuries de médicaments se sont aggravées, ce dont la crise de la covid-19 nous donne une triste illustration. Dans une logique totalement libérale et inefficace, vous entendez mettre en place des mécanismes financièrement incitatifs, pour que les entreprises négocient avec le comité économique des produits de santé lors de la fixation des prix.
Cette proposition est désespérante de naïveté, voire de compromission : vous semblez adorer perdre de l'argent dans l'espoir d'un éventuel ruissellement – qui, selon toute vraisemblance, ne se produira jamais. Pour notre part, constatant que les personnes les plus riches du pays se sont enrichies, non seulement du fait de la suppression de l'ISF, mais aussi grâce à la crise sanitaire que nous venons de traverser, nous voterons contre ce semblant d'action et vous proposons de supprimer l'article en adoptant notre amendement.