Il est vrai que ce texte ne constitue pas l'alpha et l'oméga de la lutte contre les discriminations. Comme tous les textes en la matière, une difficile question probatoire se pose : comment démontrer que l'on a été victime d'une discrimination liée à tel ou tel facteur. Mais que direz-vous, madame Ménard, s'il arrive demain dans votre circonscription un gamin de vingt ans qui affirme n'avoir pas obtenu un poste auquel ses diplômes lui permettaient de prétendre à cause de son accent biterrois ou ultramarin ? Lui direz-vous que vous n'avez pas voté en faveur de cette proposition de loi ?
D'autre part, protéger les uns et les autres ne revient pas à demander la charité. La République doit, en anticipant, protéger les uns et les autres. Encore une fois, ce texte n'est sans doute pas une révolution mais, du point de vue des principes, il me semble important que nul ne soit discriminé en raison de son accent.
Enfin, j'étais déjà convaincu que ce texte devait être défendu et adopté ; désormais, j'en suis archi-convaincu ! L'Assemblée est riche de la diversité des accents de ses membres, de leurs expériences et des difficultés qu'ils ont rencontrées à cause de leurs accents. Chacun d'entre vous est le fruit de son histoire et les souvenirs que vous nous avez racontés achèvent de me convaincre qu'il est indispensable d'adopter cette proposition de loi !