Enfin, monsieur le ministre, vous vous êtes à juste titre inquiété de l'arrivée prochaine d'une troisième vague sanitaire liée aux effets de la crise de la covid-19 sur la santé mentale des Français. Cette troisième vague se fait déjà pourtant bien sentir et nombreux sont les professionnels, mais aussi les parlementaires, à avoir appelé votre attention sur cette grave question. Vous avez appelé les Français à faire preuve de davantage d'attention et de compassion les uns à l'égard des autres, mais vous ne pouvez pas vous satisfaire de cela. Une meilleure prise en charge des maladies psychiatriques nécessite des moyens supplémentaires, dont le besoin ne date certes pas d'hier. Ce PLFSS aurait pu, aurait dû être une première étape utile et nécessaire dans cette direction.
Malheureusement, le Ségur de la santé ne prévoit pour la santé mentale qu'une feuille de route pour se donner bonne conscience : pas un euro supplémentaire ne lui est consacré. Dans le PLFSS soumis aujourd'hui à notre vote, il n'y aura pas non plus de moyens accrus accordés à un secteur qui est le miroir de la souffrance de millions de Français et de leurs familles. Il s'agit cette fois de plus qu'une occasion manquée : c'est une faute morale et politique, une erreur sanitaire aux conséquences lourdes, qui seront le plus souvent irréparables.
Ainsi ce PLFSS arrive-t-il au terme de la navette parlementaire sans autre vision que l'indépassable annualité budgétaire. C'est une suite d'occasions manquées pour le débat et pour la réflexion. Vous comprendrez dès lors que les députés du groupe Les Républicains ne puissent approuver ce budget qui ne sera, en toute hypothèse, qu'un cautère de plus sur la jambe de bois de notre système de santé.