Intervention de Jeanine Dubié

Séance en hémicycle du lundi 30 novembre 2020 à 16h00
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2021 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJeanine Dubié :

Telle est la question sous-jacente.

Les attentes sont également déçues dans le champ du soutien à l'autonomie.

Nous continuons de penser qu'il se pose un problème de méthode. En créant la branche autonomie, on a mis la charrue avant les boeufs – d'où les incompréhensions qui ont émaillé nos débats : il aurait fallu commencer par arrêter une politique globale en faveur du grand âge et du handicap, et définir précisément le risque de dépendance couvert par la branche. Je ne parlerai pas du financement de celle-ci : nous devons attendre les recommandations du conseil de la CNSA.

Le texte comporte quelques avancées, comme l'allongement du congé de paternité ou la revalorisation salariale des aides à domicile – avec, toutefois, un grand bémol s'agissant des services de soins infirmiers à domicile. Nous saluons également les mesures prises par le Gouvernement pour étendre le dispositif d'aide au paiement des cotisations par les entreprises affectées par la crise.

Cependant, dans un contexte d'incertitude et de crise massive de l'économie et du système de santé, face aux besoins croissants des personnes en situation de dépendance, au désarroi et à l'épuisement des soignants, et encore à la détresse mentale de nombre de nos concitoyens, les réponses apportées par ce projet de budget ne sont pas à la hauteur des enjeux. Sans surprise, les députés du groupe Libertés et territoires ne le soutiendront pas.

Quelles que soient les circonstances, un budget ne saurait acter des déficits sociaux aussi élevés sans proposer des perspectives de financement permettant d'assumer la dette sociale – car il faudra bien l'assumer, sans quoi l'avenir de notre système de protection sociale sera menacé, rien de moins. Les jeunes générations ont déjà le sentiment d'avoir été sacrifiées dans la crise : ne leur faisons pas porter ce fardeau supplémentaire. C'est pourquoi, je le répète, une réflexion doit être engagée sans attendre, et des solutions doivent être esquissées. Je me contenterai d'en évoquer une, soutenue par mon groupe : la contribution des plus hauts revenus et patrimoines. En effet, ce n'est qu'en empruntant le chemin de la redistribution et de la justice, conditions de la solidarité, que nous sortirons de la crise.

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