Dans mon territoire, j'ai milité pour un GHT à dimension humaine, car nous risquions de nous faire avaler par le GHT de Rouen, un mastodonte qui aurait privé Dieppe et Le Tréport de leur capacité à intervenir localement ; je sais donc à quel point la proximité est importante. Je le dis car vous avez ouvert la porte à la labellisation des hôpitaux de proximité. Or, si un établissement de proximité ne peut pas proposer de consultations avancées ou créer des services qui prennent en compte les besoins du territoire, le risque est grand que le label soit une coquille vide. Comme l'ont dit mes collègues, il est important de pouvoir créer des postes en tenant compte des nécessités locales, sans que la décision soit prise loin, au coeur du réacteur du GHT.
Je souhaitais aussi appeler votre attention sur une forme d'hypocrisie : les moyens budgétaires alloués à un GHT ou à un hôpital, c'est-à-dire les moyens médicaux, sont définis au titre IV. Si l'État ne dote pas le GHT des moyens financiers correspondants, le directeur pourra créer tous les postes qu'il veut, il n'aura pas les moyens de les financer. Le verrou de la création des postes n'est pas simplement administratif ou technique, il est politique et financier. Nous souhaitons préserver la capacité des acteurs à répondre aux besoins de proximité mais, au bout du compte, ce sont les ARS qui décident des moyens alloués aux hôpitaux pour créer les postes.