Beaucoup de soignants ont la sensation de ne pas pouvoir exercer leur métier correctement, de bâcler leur travail, de ne pas accorder une attention suffisante – en temps, bien sûr – aux patients dont ils ont la charge. Cela se vérifie dans les établissements de santé, mais aussi dans les EHPAD ou d'autres établissements médico-sociaux. La priorité du système de santé doit être donnée aux effectifs.
L'amendement vise à établir dans chaque service un ratio de patients pour le personnel soignant, ce qui faciliterait l'annualisation du temps de travail, avec une adéquation entre le nombre de soignants et la charge de travail, et améliorerait considérablement la qualité de vie au travail des soignants. Je suis consciente que ce dispositif est difficile à appliquer dans chaque service ; il serait plus cohérent de le définir au niveau de chaque spécialité hospitalière, mais mon amendement d'appel demandant un rapport sur le sujet a été déclaré irrecevable.
Le ratio de soignants par patients, déjà en vigueur dans les services de réanimation, doit permettre de progresser vers une plus forte souplesse dans le temps de travail et une meilleure saisonnalité des rythmes de travail, afin d'améliorer l'attractivité des métiers de santé et de développer la qualité de la prise en charge des patients. Tant que ce ratio n'existera pas, nous maintiendrons un modèle profondément sous-optimal budgétairement et humainement parlant. Ainsi, l'absence d'infirmières la nuit dans certains EHPAD conduit à des transferts aux urgences très onéreux, qui pourraient être évités.