Pourtant, l'Organisation internationale pour les migrations – OIM – alerte les gouvernements depuis avril. Et il a fallu le choc des images incroyables de CNN, des visages stupéfaits de pauvres, pour prendre la mesure cruelle de ce scandale.
Je veux évoquer ici, non pas une figure emblématique du grand courant anti-esclavagiste, mais un jeune Africain. Il s'appelle Ismaël. Il a vingt-neuf ans. Il est électricien. Il se bat comme un beau diable pour son travail, là-bas, en Afrique. Il a traversé le désert. Il s'est fait dépouiller en Libye. Hier, je lui ai écrit par Messenger et il m'a répondu : « Je suis encore tenté par cette aventure de l'espoir, mais vivre dans la misère n'est pas vivre ». Oui, mes chers collègues, vivre dans la misère n'est pas vivre et l'on peut comprendre pourquoi tous ces migrants suivent cette route de l'espoir.
Ces faits nous interrogent sur la pertinence du dispositif européen que nous organisons pour gérer les flux migratoires.