Monsieur le député, les faits que vous dénoncez avec éloquence et émotion sont en effet abominables. Aujourd'hui, au XXIe siècle, en Afrique, des hommes, des femmes et des enfants, déjà fragiles parce qu'ils fuient la guerre ou la misère, sont exploités, maltraités, violentés, et leur dignité humaine est bafouée. Les images qui ont fait le tour du monde sont terrifiantes. Elles interpellent nos consciences et nous appellent à la responsabilité.
La responsabilité, c'est d'éviter à ces populations ce voyage au bout de l'enfer, en prenant en charge au plus près de leur pays d'origine ceux qui relèvent manifestement du droit d'asile. C'est ce que l'Office français de protection des réfugiés et apatrides – OFPRA – a commencé à faire au Niger.
La responsabilité, c'est de travailler sans relâche à la lutte contre les passeurs, ces négriers modernes qui ne reculent devant rien et sont uniquement animés par l'appât du gain. N'ayez aucun doute quant à notre détermination sur ce point.
Mais plus profondément, vous avez raison, monsieur le député, notre responsabilité est de contribuer à ce que la jeunesse d'Afrique trouve sur le continent des raisons de croire à son avenir. La France prend toute sa part dans l'aide au développement du continent africain. Notre aide à l'Afrique est robuste et ancienne.
Dans quelques jours, l'Europe et l'Afrique se réuniront à Abidjan, à l'occasion du sommet entre l'Union européenne et l'Union africaine où la question des migrations sera à l'ordre du jour. C'est ensemble, Europe et Afrique, que nous pourrons façonner un nouveau destin pour notre continent. C'est avec une même détermination qu'Européens et Africains devront éradiquer cette forme moderne d'esclavage, proprement insupportable, et combattre tous ceux qui y prêtent leur concours.