Intervention de Barbara Pompili

Séance en hémicycle du jeudi 3 décembre 2020 à 21h00
Développement raisonnable de l'éolien — Discussion générale

Barbara Pompili, ministre de la transition écologique :

… qui nous permettra de débattre plus avant, mais je veux éclaircir quelques points, afin que nous n'engagions pas la discussion sur des bases biaisées.

Je n'entrerai pas dans les considérations sur le coût des différents types d'énergie – on pourrait y passer la nuit. Je dirai simplement que le coût de toute énergie pour la collectivité est très élevé et que si nous dressions des comparaisons, elles ne seraient pas nécessairement au désavantage de l'éolien.

Certains ont évoqué le black-out auquel pourrait mener le développement de l'éolien. Par pitié, arrêtons avec cela ! Le bilan prévisionnel 2019 du Réseau de transport d'électricité – RTE – que l'on ne saurait soupçonner de manquer de sérieux – souligne la contribution des énergies renouvelables à la sécurité d'approvisionnement. De la même façon, en pratique, l'éolien se substitue majoritairement à des importations d'électricité carbonée et permet donc d'éviter le recours à des énergies fossiles. Il est important de le rappeler.

Ensuite, ce n'est parce qu'on répète 150 fois une information complètement fausse qu'elle devient vraie. Je sais qu'il existe un fantasme quant à la quantité énorme de terres rares qui entreraient dans la composition des éoliennes. Cela a pu être vrai il y a très longtemps, mais, d'après les derniers chiffres de l'Agence de la transition écologique, dont je dispose, qui datent de 2019, moins de 3 % des éoliennes contiennent des terres rares. Tentons-nous de nous en tenir aux faits.

De la même manière, sachez qu'à l'heure actuelle, toujours selon les chiffres de l'agence, 93 % du poids des éoliennes est recyclable. Les obligations réglementaires prévoient d'ailleurs le recyclage de 90 % de la masse totale d'ici au 1er janvier 2022, ce taux devant être porté à 95 % en 2024. Pour le reste, s'il est vrai que les pales sont pour l'heure en grande partie non recyclables, l'obligation de rendre recyclable 45 % de leur masse entrera en vigueur en 2023. Parmi les éléments non recyclables, une partie est stockée, tandis que l'autre est – comme on le dit pudiquement – valorisée sous forme de combustible, c'est-à-dire broyée, mélangée à d'autres matériaux et brûlée.

Nous évoquerons les autres points au cours de l'examen des amendements.

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