Il aurait également fallu renforcer nos dispositifs de solidarité en modernisant en profondeur notre protection sociale. Enfin, il aurait fallu opérer un basculement irréversible vers un modèle de croissance plus respectueux de l'homme et des ressources naturelles. Or cette promesse de transformation en profondeur n'est pas tenue. J'en veux pour preuve que vous ne prévoyiez aucune réforme d'envergure sur le périmètre d'intervention de l'État. Oui, les budgets de la défense, de la sécurité et de la justice augmentent. Oui, le jour de carence dans la fonction publique est rétabli, mais seuls 1 600 postes sont supprimés – c'est le niveau le plus faible depuis dix ans !
Cette inaction a une conséquence : les dépenses fiscales augmentent pour atteindre 100 milliards d'euros et le déficit augmente de 6 milliards pour la seule année 2018. Vous atteignez les fameux 3 % mais vous savez, monsieur le ministre, que vous ne devez ce résultat qu'aux administrations de Sécurité sociale qui, elles, sont excédentaires de 0,5 %. Vous procédez à des coups de rabot sans vision d'ensemble, comme dans le secteur du logement, même si j'ai noté un premier recul salutaire dans ce domaine.
Enfin, les 13 milliards d'euros qui sont retirés aux collectivités territoriales représentent un danger pour la cohésion sociale. Le Président de la République et le Premier ministre sont d'ailleurs en train de déployer des trésors de diplomatie au congrès de l'Association des maires de France pour que la confiance avec ces collectivités soit enfin rétablie.