Intervention de Béatrice Descamps

Séance en hémicycle du lundi 7 décembre 2020 à 16h00
Code mondial antidopage et lutte contre le dopage — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBéatrice Descamps :

« L'important dans la vie, ce n'est point le triomphe, mais le combat ; l'essentiel n'est pas d'avoir vaincu, mais de s'être bien battu. » Cette phrase de Pierre de Coubertin résonne de façon plus juste que jamais dans un monde où de nombreuses compétitions sportives sont devenues professionnelles et internationales, et que leurs enjeux sont parfois si importants qu'ils peuvent devenir source de tensions. Dans cette joute mondiale, nous ne devons avoir qu'un objectif : que le sport reste cette passion qui nous unit et qui véhicule les valeurs essentielles d'entraide, de coopération, de dépassement de soi, de respect. Ces valeurs du sport sont celles que nous aimerions voir dans la vie de tous les jours, celles qui font de bons citoyens, celles qui font simplement de belles personnes. Il est donc impératif de continuer à oeuvrer pour que le sport reste exemplaire, et notamment exempt de dopage.

Car si le dopage est une tricherie, c'est aussi un risque important pour des sportifs, qui peuvent se retrouver dépendants vis-à-vis de ces substances. Nous devons donc adopter une législation protectrice pour la santé des athlètes comme pour l'image du sport. Dans ce but – nous l'avons déjà évoqué en commission, monsieur le rapporteur – , l'éducation et la prévention chez nos jeunes sont vitales, à l'école comme dans les clubs de sport ; ceux qui encadrent la pratique sportive doivent inculquer les bonnes valeurs et prévenir les enfants du danger que peut constituer le dopage.

Pour en revenir au texte qui nous occupe aujourd'hui, le groupe UDI et indépendants se réjouit de le voir inscrit à l'ordre du jour en cette fin d'année, alors que l'échéance de l'entrée en vigueur des nouvelles dispositions du code mondial antidopage, le 1er janvier prochain, arrive très vite.

Vous nous avez rassurés, monsieur le rapporteur : il y a peu de chances de voir la France être sanctionnée pour ne pas avoir transposé à temps ces dispositions ; la durée de neuf mois peut cependant paraître contestable, et nous vous remercions d'avoir déposé un amendement visant à abaisser cette période à six mois. Nous le soutiendrons.

Si nous sommes heureux de voir l'harmonisation des règles internationales se poursuivre dans un climat de bonne coopération entre États, je dois avouer notre inquiétude quant à la récente loi adoptée aux États-Unis qui permettrait aux juridictions américaines de condamner des sportifs pour des cas de dopage n'ayant pas eu lieu sur leur territoire. La France, l'Europe et tous les États qui souhaitent garantir le bon fonctionnement de la coopération internationale en matière de dopage doivent apporter une réponse à cette situation qui crée une grande insécurité juridique.

Les avancées de ce texte sont nombreuses : les sanctions proportionnées selon le niveau et le comportement du sportif ; l'indépendance du LNDD ; la reconnaissance des lanceurs d'alerte. Sur ce dernier point, d'ailleurs, j'espère que vous pourrez, madame la ministre déléguée, nous préciser les moyens envisagés pour transposer cette mesure dans notre droit.

Enfin, au moment où les autorités françaises commencent à préparer les Jeux olympiques de Paris, il ne faut pas que les contrôles se concentrent exclusivement sur le sport de haut niveau – Mme Buffet l'a rappelé en commission. Le sport amateur est tout aussi important, car c'est lui qui structure la pratique sportive sur tout notre territoire ; c'est lui que nos concitoyens vivent au quotidien.

À cet égard, je m'interroge sur les moyens consacrés à la lutte contre le dopage dans notre pays, sachant que notre assemblée examinera la semaine prochaine, en nouvelle lecture, le projet de loi de finances pour 2021. Des inquiétudes légitimes se sont exprimées quant à la capacité des autorités françaises à gérer les contrôles dans l'ensemble des pratiques sportives.

Le groupe UDI et indépendants soutiendra ce texte et vous invite, madame la ministre déléguée, à prendre le plus rapidement possible l'ordonnance qu'il prévoit.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.