Le groupe de la Gauche démocrate et républicaine votera ce texte, et je tiens à saluer ici le travail de son rapporteur, Bertrand Sorre.
Le dopage est un fléau. Il place en situation de dépendance un ou une athlète, parfois très jeune, qui, sous la pression, dans une fuite en avant au nom de la performance, met sa santé en danger et se met en marge du cadre commun de la pratique sportive ; il ou elle triche.
Le dopage, c'est le moment où l'athlète rompt avec ce à quoi il a pris du plaisir, un jour, enfant, dans un dojo, dans un gymnase, sur un terrain : le partage du jeu, l'envie de gagner. À certains – une minorité – , de bonnes performances, de premiers palmarès ouvrent les portes du monde du haut niveau, avec les charges d'entraînement qui augmentent, la compétition, la recherche du résultat ou de la médaille. Telle est la réalité de la performance, de l'excellence.
Le rôle des encadrantes et des encadrants est d'accompagner techniquement, mais aussi psychologiquement, car le haut niveau implique de nombreux sacrifices. La maîtrise du geste parfait et la joie de la victoire sont une quête ; elles justifient tous les efforts. C'est la beauté du sport, celle qui nous fait vibrer, mais aussi celle qu'instrumentalisent parfois des États.
Cette pression, ce devoir de résultat peuvent conduire des individus, des équipes, voire des organisations à basculer dans l'engrenage du dopage. Les pratiques dopantes sont polymorphes, elles peuvent être très organisées ou être le fait d'individus dans leur coin, être institutionnalisées ou échapper aux radars officiels. Mais, dans tous les cas, le dopage est une prison pour l'athlète, un cycle infernal duquel il est difficile de sortir.
Combattre le dopage par la prévention, par le contrôle et par la sanction, c'est préserver la santé publique, protéger les sportives et les sportifs, mais c'est tout autant combattre pour la reconnaissance de la place du sport dans nos sociétés comme vecteur d'épanouissement et d'émancipation.
Le dopage touche tous les sports, parfois même à des niveaux où les enjeux sont extrêmement limités. Mais le « tous dopés » est un leurre, qui vise en réalité à banaliser la pratique d'une minorité et à nier le bien-fondé de la lutte contre le dopage.
Oui, j'ai vu des sportives et des sportifs qui n'avaient en définitive pas le choix, car celui ou celle qui ne se pliait pas au dopage était automatiquement mis de côté. J'ai vu des sportives et des sportifs qui ne saisissaient pas la gravité de leurs actes, tant la pratique était banalisée. J'ai vu les dégâts que pouvait causer une certaine marchandisation du sport, …