Intervention de Patrick Vignal

Séance en hémicycle du lundi 7 décembre 2020 à 16h00
Code mondial antidopage et lutte contre le dopage — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrick Vignal :

Madame la ministre déléguée, monsieur le président de la commission, monsieur le rapporteur – sans oublier les membres du cabinet de Mme la ministre déléguée, qui travaillent beaucoup – , chers collègues, nous examinons le projet de loi habilitant le Gouvernement à prendre les mesures relevant du domaine de la loi nécessaires pour assurer la conformité du droit interne aux principes du code mondial antidopage.

Vous l'avez tous dit, nous traversons, depuis le mois de mars, une crise sanitaire sans précédent qui frappe de plein fouet la France, l'Europe et le monde. Déposé en début d'année par le Gouvernement, le projet de loi devant permettre la transposition du code mondial antidopage dans le droit français devait offrir au Parlement un véritable débat de fond sur le dopage dans le sport. Mais les événements que nous subissons nous obligent à nous adapter. Aussi, pris par le temps, nous n'avons pas d'autre choix que d'habiliter au Gouvernement à transposer par ordonnance ces nouvelles modalités et mesures figurant dans le nouveau code mondial antidopage 2021.

La France est l'un des pays les plus reconnus et les plus engagés dans la lutte contre le dopage, future organisatrice d'événements internationaux – Coupe du monde de rugby 2023 et Jeux olympiques et paralympiques 2024. Aussi, nous ne pouvions nous permettre de nous exposer à des sanctions qui auraient pu être prononcées à l'encontre de l'État pour non-respect de ce code.

Le dopage est un fléau qui gangrène notre société, à commencer par le sport professionnel, amateur et récréatif. Jusqu'où ira-t-on dans cette société de la performance, qui place constamment l'individu au second plan derrière les intérêts financiers et la rentabilité sans conscience ? Annihilé, l'homme est en train de devenir un robot. Toutes les sphères de la société, pas uniquement le sport, subissent cette frénésie. Le dopage devient même mécanique, à l'instar de l'assistance mécanique dans le cyclisme. Les performances sportives visent le « toujours plus ». Et le dopage animal est en expansion. Il existe des médicaments pour aller plus loin dans la performance, pour mieux récupérer, pour être plus performant. Des substances conditionnent parfois la réussite scolaire des étudiants, le parcours professionnel de certains dirigeants, voire – très rarement – du personnel politique.

Le dépassement de soi par l'activité physique, traditionnellement inculqué, s'est vu remplacer par la chimie. Propriétaire d'un club sportif, enseignant en STAPS – sciences et techniques des activités physiques et sportives – et dans un CREPS – centre de ressources, d'expertise et de performance sportives – , j'ai pu constater cette évolution. J'ai vu des adhérents qui, à 70 ans passés, prenaient des anabolisants pour gagner du muscle, des jeunes qui, adolescents, souhaitaient ressembler à Rambo, et même une certaine jeunesse qui prenait des médicaments pour être plus performante dans d'autres situations.

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