Monsieur le Premier ministre, mesdames et messieurs les membres du Gouvernement, mesdames et messieurs les députés, chers collègues, mercredi dernier, le 2 décembre, nous apprenions la disparition de Valéry Giscard d'Estaing. Demain, une journée de deuil national honorera la mémoire de l'ancien Président de la République.
Aujourd'hui, je voudrais simplement saluer le grand parlementaire que fut aussi Valéry Giscard d'Estaing, dont le souvenir marquera notre hémicycle. À onze reprises, il fut choisi comme député par les électeurs du Puy-de-Dôme. Élu pour la première fois en 1956 – cet Européen de toujours put ainsi approuver l'année suivante la ratification du traité de Rome – , il siégeait encore ici en 2002.
Entre ces deux dates, Valéry Giscard d'Estaing s'exprima sur ces bancs ou à la tribune à de multiples reprises, comme député ou comme ministre, avec cette aisance qui lui permettait de présenter un projet de loi de finances sans la moindre note.
Devenu chef de l'État, il conserva un immense respect du Parlement et de ses prérogatives, renonçant à dissoudre l'Assemblée nationale, malgré les risques que représentaient des élections législatives à mi-mandat. En ouvrant à soixante députés ou soixante sénateurs la saisine du Conseil constitutionnel, Valéry Giscard d'Estaing renforça de manière décisive les droits de l'opposition.
Enfin, avant de vous donner la parole pour les questions au Gouvernement, il n'est pas anodin de rappeler que ce rendez-vous démocratique fut institué en application de l'un de ses engagements, le 12 juin 1974.
Quand il était Président de la République, le Parlement eut à se prononcer sur des réformes de société des plus fondamentales, comme l'interruption volontaire de grossesse.
Pour Valéry Giscard d'Estaing, les parlementaires avaient un rôle central à jouer, car on ne peut moderniser sans convaincre. Il déclarait ici même, le 19 décembre 2000, il y aura bientôt vingt ans : « Chacun répète à l'envi qu'il faut restaurer les droits du Parlement. Le meilleur moyen d'y parvenir est d'en faire l'enceinte normale des grands débats politiques de notre pays, et le premier lieu de réflexion sur les enjeux de son avenir. » Il voyait juste.
Le Bureau de l'Assemblée nationale se réunira demain. Il lui sera proposé qu'une plaque commémorative inscrive à jamais dans notre hémicycle le nom de Valéry Giscard d'Estaing. Ce sera justice, il me semble.
Monsieur le Premier ministre, mesdames et messieurs les membres du Gouvernement, mesdames et messieurs les députés, chers collègues, en mémoire de Valéry Giscard d'Estaing, je vous invite à observer une minute de silence.
Le 14/12/2020 à 12:10, Laïc1 a dit :
" renonçant à dissoudre l'Assemblée nationale, malgré les risques que représentaient des élections législatives à mi-mandat. "
Pas "malgré les", mais plutôt "en raison des ".
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