Permettez-moi d'exprimer, au nom du groupe Les Républicains et des Français que nous représentons, notre reconnaissance à l'égard du président Valéry Giscard d'Estaing.
Il a servi la France avec l'intelligence et l'élégance d'un grand amoureux de la liberté. Pour ma génération, il était le président des jours heureux de notre enfance ; nous l'admirions.
La préférence pour la raison plutôt que pour les passions se combinait chez lui avec la conscience de l'histoire et la volonté de s'inscrire dans le temps long. S'il était européen, c'est d'abord parce qu'il aimait la France et qu'il ne voulait pas qu'elle fut effacée à l'heure du choc des grandes puissances.
Il n'ignorait pas le tragique, qu'il avait éprouvé dès l'âge de dix-huit ans dans l'armée du général de Lattre de Tassigny. Il avait appris l'État, à l'aube de la Ve République, comme ministre des finances du général de Gaulle et de Georges Pompidou, et il savait au fond faire vivre dans notre siècle, la belle tradition nationale et libérale.
Il avait compris que notre pays ne devait pas se complaire dans la nostalgie et qu'il ne pouvait y avoir de continuité sans changement. Il a su être un novateur raisonnable, faisant progresser la France, faisant progresser la société française et améliorant la condition des femmes. Il a conforté notre démocratie, en affirmant les libertés publiques, et renforçant les droits des citoyens et, parce qu'il savait que la France n'était forte que dans l'unité, il espérait pouvoir rassembler un jour jusqu'à deux Français sur trois.