Valéry Giscard d'Estaing s'est éteint la semaine dernière. Avec lui, la France a perdu non seulement l'un de ses anciens présidents mais aussi un réformateur passionné, un visage du courage face aux conservatismes, de l'ouverture face au nationalisme.
La semaine dernière, le Président de la République exprimait l'émotion d'une nation tout entière ; vous lui rendez hommage à votre tour, et je m'y joins au nom du Gouvernement.
Valéry Giscard d'Estaing a posé certains des fondements de notre société moderne. J'appartiens à une génération qui est née après son septennat et qui a grandi sans forcément savoir qu'elle lui devait la majorité à dix-huit ans, l'égalité des droits, l'interruption volontaire de grossesse.
Valéry Giscard d'Estaing a aussi contribué à changer la politique. Il a voulu faire tomber les murs qui séparaient les Français du pouvoir, il a voulu aller vers chacun d'entre eux, il a voulu rassembler par-delà les clivages.
Valéry Giscard d'Estaing était un Européen, et c'est ce que nous retenons : un Européen passionné, exigeant, qui croyait en l'Europe parce qu'il aimait la France et qu'il voulait qu'elle continue à faire entendre sa voix dans le concert des nations.
L'Union européenne a ses pères fondateurs, Valéry Giscard d'Estaing les rejoint, puisqu'il a permis l'élection du Parlement européen au suffrage universel, instauré le Conseil européen, posé les fondements d'une monnaie unique et donné âme au couple franco-allemand. L'Auvergne, la France, l'Europe, tels étaient ses horizons.
Nous nous rappellerons son regard vif, son action, ses mots et ses combats. Nous perdons un homme dont la passion était de servir la France, et la France ne l'oubliera pas.