… est un véritable indicateur de la volonté politique de la France de tourner définitivement la page de la Françafrique.
Pour les pays d'Afrique de l'Ouest et pour ses peuples, la reconquête de leur souveraineté passe par l'abandon du franc CFA. Dès son origine, cette monnaie portait les germes d'une relation contrainte. En effet, avant de devenir le franc de la communauté financière d'Afrique, ses premières dénominations étaient « franc des colonies françaises d'Afrique » et « franc de la communauté française d'Afrique ». Pour les peuples des pays concernés, il est devenu essentiel de pouvoir s'approprier leur monnaie. Il ne faut pas que la période coloniale pèse davantage sur leur avenir.
Je souhaite saluer le riche travail accompli par Jean François Mbaye, qui a produit une démonstration innovante et originale et su déconstruire certains préjugés contre le franc CFA que nourrissent une partie des discours démagogues.
En effet, s'il peut être perçu comme un instrument de subordination et de domination économiques, ce mécanisme présente aussi de nombreux avantages. Cela a été dit à plusieurs reprises, il assure la stabilité de la monnaie, un effondrement similaire à celui de la monnaie libanaise étant ainsi quasiment impossible. Le franc CFA prévient également le risque d'hyperinflation : à titre d'illustration, en 2020, l'augmentation des prix a été cinq fois plus importante au Nigeria qu'au Cameroun ou au Bénin.
À l'inverse, pour ses détracteurs, le franc CFA est un frein à la croissance des économies de ses membres, qui se caractérisent par leur vitalité.
Si la création de l'eco ne constitue pas une révolution pour les États africains concernés, elle représente néanmoins une avancée réelle vers leur souveraineté. Pour le groupe Mouvement démocrate et démocrates apparentés, avec le nouvel accord monétaire, nous nous inscrivons non seulement dans la bonne voie, mais dans la seule voie possible pour la refondation de relations d'État souverain à États souverains.
Néanmoins, comme ont pu le souligner à juste titre le rapporteur et de nombreux orateurs avant moi, je m'interroge sur la méthode, …