Nous sommes fondamentalement contre l'application aux mineurs d'une justice pour majeurs, et cet amendement le dénonce une fois encore en proposant de supprimer la possibilité du mandat de dépôt à l'encontre des mineurs. Rappelons que dans une décision du 9 décembre 2016, le Conseil constitutionnel a précisé que la mesure par laquelle le tribunal pour enfants ordonne « l'exécution provisoire d'une peine d'emprisonnement sans sursis prononcée à l'encontre d'un mineur, alors que celui-ci comparaît libre, [ce qui] entraîne son incarcération immédiate à l'issue de l'audience, y compris en cas d'appel, (…) le prive du caractère suspensif du recours et de la possibilité d'obtenir, avant le début d'exécution de sa condamnation, diverses mesures d'aménagement de sa peine » ; il en a déduit qu'« en permettant l'exécution provisoire de toute condamnation à une peine d'emprisonnement prononcée par un tribunal pour enfants, quel que soit son quantum et alors même que le mineur ne fait pas déjà l'objet au moment de sa condamnation d'une mesure de détention dans le cadre de l'affaire pour laquelle il est jugé ou pour une autre cause, les dispositions contestées méconnaissent les exigences constitutionnelles en matière de justice pénale des mineurs ».
Nous travaillons donc pour vous, puisque cet article est inconstitutionnel à nos yeux, comme à ceux d'ailleurs des professionnels membres du Collectif des enfants, dont nous vous avons déjà parlé et qui propose d'autres manières d'aborder les choses. Nous aurions pu en discuter, si nos amendements n'avaient pas été retoqués. Nous reviendrons à la charge mais demandons pour l'instant la suppression du mandat de dépôt.