Monsieur le ministre délégué, monsieur le rapporteur général, vous ne pouvez pas balayer nos objections d'un revers de main, d'un « Circulez, il n'y a rien à voir ! ». J'aimerais d'abord que vous nous disiez clairement si Mme la ministre de la culture soutient cet amendement. Le soutient-elle ? Ce n'est pas ce que nous avons entendu, ce n'est pas ce que l'on nous a dit. Vous devez nous dire les choses clairement.
Comme l'a dit Brigitte Kuster à juste titre, il y a un problème de cohérence des politiques menées selon les différentes activités culturelles. Vous aidez le secteur du disque, tant mieux, mais le secteur de spectacle vivant, vous le savez, est malheureusement encore plus affecté par cette crise sanitaire. Vous rendez-vous compte du message politique que nous envoyons ce soir ? Au moment où le Président de la République a annoncé qu'il n'y aurait pas demain soir de déconfinement des salles de spectacles, des activités culturelles, des cinémas, des musées, vous demandez la suppression d'un crédit d'impôt qui permettrait de construire l'avenir et de de réaliser les investissements de demain.
Monsieur le rapporteur général, vous êtes trop intelligent pour être imperméable au doute. Des doutes, tout le monde en nourrit – le ministre de l'économie, la ministre de la culture, et tous les parlementaires présents ce soir, j'en suis certain. Envoyons plutôt un message fort. Et puis nous verrons bien !
Vous parliez du spectacle vivant public tout à l'heure ; mais n'oublions pas le spectacle vivant privé, qui mérite lui aussi notre soutien. Il vit de la billetterie, et il ne peut pas aujourd'hui vivre de subventions. Ce crédit d'impôt, c'est pour lui une perspective et un avenir ; il y va de la responsabilité de chacun d'entre nous dans l'hémicycle, et j'attends que chacun vote de façon libre et éclairée.