Intervention de Thomas Gassilloud

Séance en hémicycle du mercredi 16 décembre 2020 à 15h00
Stratégie vaccinale contre la covid-19

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThomas Gassilloud :

… auxquels il faut ajouter 600 millions d'euros d'investissements annoncés par Sanofi.

Reste que le recours au vaccin suscite chez nos concitoyens de nombreux doutes, formulés le plus souvent de bonne foi. Comme l'indique l'OPECST, dont je salue les travaux remarquables, l'hésitation vaccinale forme un continuum allant du refus pur et simple de toute vaccination à une prudence un peu plus raisonnée, fondée la plupart du temps sur un déficit d'information.

Les questions de nos concitoyens sont nombreuses. Les vaccins contre le covid-19 vont-ils permettre d'éviter la transmission du virus, ou simplement l'apparition de formes graves de la maladie ? Leurs effets seront-ils durables ? Y aura-t-il des effets secondaires ? Faut-il aussi vacciner les personnes déjà testées positives au covid-19 ? Faudra-t-il rendre la vaccination obligatoire pour certaines catégories de personnes, par exemple le personnel des EHPAD ?

Le groupe Agir ensemble se réjouit que la représentation nationale prenne toute sa part au débat sur la stratégie vaccinale, car votre déclaration, monsieur le Premier ministre, et nos interventions doivent contribuer à présenter l'état des connaissances sur les vaccins avec transparence et clarté, afin non seulement de prendre les bonnes décisions pour notre pays, mais aussi de rassurer nos concitoyens.

Nous vous remercions pour votre mobilisation et adhérons à votre stratégie vaccinale progressive, qui privilégie les publics les plus fragiles et se fonde sur une évaluation du rapport entre bénéfices et risques. Nous partageons également pleinement votre décision de laisser à nos concitoyens le libre choix de se faire vacciner ou non, car dans nos démocraties, pour réussir collectivement, il faut d'abord convaincre. Nous rappelons la nécessité d'associer étroitement à la campagne les médecins généralistes, les pharmaciens et les infirmiers, qui sont les plus proches des patients. Il faut également assurer la traçabilité et le suivi des effets indésirables. L'inscription systématique de la vaccination dans le carnet de santé électronique y contribuerait et serait l'occasion de développer l'usage de celui-ci, permettant un suivi durable des vaccinations.

Si toute l'humanité espère, grâce à ces vaccins, voir le bout du tunnel du covid-19, nous invitons toutefois à la prudence, pour plusieurs raisons. Premièrement, il ne semble pas garanti à ce stade qu'ils empêchent les porteurs du virus de le propager. Le maintien des gestes barrières et du port du masque semble donc indispensable, y compris pour les personnes vaccinées. Deuxièmement, nous n'avons pas de certitudes sur la durabilité de l'efficacité de ces vaccins. Les premières phases de vaccination constitueront des tests cliniques grandeur nature en la matière. Enfin, pour être efficace, un taux de couverture vaccinale supérieur à 60 ou 70 % est nécessaire, or pour y parvenir, il faudra probablement attendre au moins jusqu'au second semestre 2021. Les incertitudes qui entourent les vaccins contre le covid-19 sont donc encore nombreuses, même si ceux-ci constituent incontestablement un progrès majeur dans la lutte contre la pandémie.

Le groupe Agir ensemble soutient donc la stratégie vaccinale du Gouvernement tout en appelant à poursuivre les actions pour renforcer la résilience de notre société sur le plan sanitaire, non seulement pour accélérer la sortie de cette crise, mais aussi pour se préparer aux prochaines, car oui, mes chers collègues, malheureusement, d'autres crises surviendront, et cette fois, il nous faudra être prêts.

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