… qui découvrit le vaccin contre la rage, et Marcel Mérieux, qui fonda en 1897, à Lyon, l'institut qui porte son nom.
L'un de leurs héritiers, Sanofi Pasteur, développe sur son site de Marcy-l'Étoile, dans l'agglomération lyonnaise, un vaccin qui sera produit en France. Un autre de leurs héritiers, l'Institut Pasteur, poursuit ses recherches et ses essais cliniques. Leur travail est complémentaire de celui de bioMérieux, qui produit des tests.
La présence dans notre pays de ces acteurs de référence est un marqueur important de notre souveraineté et de notre indépendance en matière de santé. Le fait que nous puissions nous appuyer sur ces savoir-faire français dans la recherche et la production médicale garantit la sécurité qu'attendent légitimement nos concitoyens et facilitera grandement la chaîne logistique lors du déploiement de la stratégie arrêtée.
Néanmoins, avant que ces perspectives ne deviennent une réalité concrète, nous devons avancer étape par étape, avec prudence. Il nous faudra évaluer l'efficacité et les effets de chacun des vaccins. Seules la rigueur et la transparence nous permettront de lever les doutes et les craintes, de susciter la confiance indispensable à l'adhésion de nos concitoyens.
Dans cette attente, il nous faudra continuer à respecter les gestes barrières, à nous faire tester, à nous isoler pour protéger les nôtres, pour protéger notre santé, pour protéger les soignants, qui prennent des risques pour nous soigner. Infirmière cadre de santé avant de devenir députée, je sais à quel point ces derniers mois ont été difficiles pour les soignants. Je tiens à témoigner de nouveau aux médecins et aux professionnels paramédicaux notre profonde reconnaissance. Derrière leurs masques, nous voyons leurs visages fatigués, qui expriment la lassitude, l'inquiétude, et parfois la tristesse.
Pour que la politique vaccinale soit une pleine réussite, monsieur le Premier ministre, vous pourrez vous appuyer sur l'expertise des médecins et compter sur les compétences et le savoir-faire des aides-soignants, des infirmiers, des cadres de santé et de toutes les professions paramédicales. Il convient de les associer à cette stratégie vaccinale, de les impliquer pleinement, par exemple en donnant aux infirmiers la possibilité de vacciner, ce qui serait une véritable marque de reconnaissance. Aussi, j'espère – c'est un appel que je formule – qu'un maximum d'entre eux choisiront de se faire vacciner, afin de préserver leur santé, celle de leurs proches et celle de leurs patients.
Pour finir, mes chers collègues, permettez-moi de lancer un appel humaniste. À l'initiative du Président de la République, la France a accueilli à Lyon, les 9 et 10 octobre 2019, la conférence de restitution du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Dans la continuité de cet engagement fort d'Emmanuel Macron, j'appelle notre pays à oeuvrer pour que toutes les avancées médicales contre le coronavirus soient diffusées largement, en particulier auprès des populations les plus pauvres. En engageant notre nation dans cette voie, nous honorerons les valeurs fondatrices de la République, pour lesquelles l'action de la France est reconnue et attendue.