Le pays est d'abord riche de ses demandes.
Coup de force, vous vous donnez huit jours dans cette assemblée pour disposer par le moyen des ordonnances du droit de renverser tout l'ordre public social de notre pays et sa hiérarchie des normes.
Huit jours pour abolir les résultats de cent ans de luttes et de compromis sociaux. De mai 1936 à mai 1968, en passant par le Conseil national de la Résistance, vous voulez tout disloquer en deux votes. Nous appelons cela un coup d'État social. Et nous, parlementaires, nous n'aurions pas le droit de toucher à une seule ligne ni à une seule virgule de ces textes qui, pour nous, sont tant de choses ?
Qui vous a demandé de le faire, sinon le MEDEF, organisation sans représentativité qui accapare la parole de tous les patronats, pourtant aussi divers que les entreprises ? Le peuple des métiers, celui qui crée seul toute la richesse de la patrie, aspire à autre chose : de la visibilité dans la vie professionnelle, de la sécurité, des bonnes payes, des retraites décentes. Il demande la fin du scandale des 9 millions de personnes réduites à la pauvreté dans la cinquième puissance du monde, des 565 morts par an au poste de travail, des 1 200 personnes qui décèdent chaque année de maladies professionnelles, …