Vous nous dites que c'est toujours la même chose, mais souffrez que l'opposition ait le droit de s'opposer, même en Macronie ! Au demeurant, ce reproche est injustifié, car en deuxième lecture le PLF nous est revenu avec de nombreux amendements du Sénat apportant des modifications importantes au texte.
Il ne vous aura pas échappé que le contexte avait, lui aussi, largement évolué depuis la première lecture : plus de pauvreté, plus de licenciements, plus de fermetures d'entreprises, le reconfinement, le déconfinement, l'autoconfinement, des fermetures et des réouvertures de magasins, bref, les choses ont largement changé, ce qui justifiait qu'on se demande si les choix faits en première lecture étaient toujours les bons.
Lors de l'examen de l'article 33, auquel des amendements venaient apporter de profondes modifications budgétaires, j'ai interrogé le ministre Dussopt sur certains points, notamment sur la politique de l'écologie et la prévision des risques, pour lesquels je suis rapporteur spécial. Afin que nous soyons tous – y compris nos collègues de la majorité – parfaitement informés, je lui ai demandé pourquoi les crédits du programme « Paysage, eau et biodiversité » baissent de 1,3 million d'euros et ceux du programme « Prévision des risques » de 3,7 millions d'euros, mais je n'ai eu droit qu'à des généralités sur le budget au lieu des réponses précises que j'étais en droit d'obtenir en tant que parlementaire. Sur la question de l'écologie, cette façon de faire me renforce dans l'idée que la proposition du Président de la République de constitutionnaliser la défense du climat et de l'environnement a tout du « coup de com » d'un père Noël politicien.
Ce que vous défendez n'est pas défendable. Cela avait déjà été le cas lors de l'examen de nombreux autres textes, mais il semble qu'on attende des parlementaires qu'ils obéissent à l'injonction « Marche et bâcle ! » – ou « Vote et tais-toi ! ». Je ne sais pas si l'Élysée vous prend parfois pour un paillasson, chers collègues de la majorité