Monsieur le Premier ministre, vous ne pouvez pas rester muré dans le silence. Ni la colère simulée d'un Président qui décide de tout mais n'assume pas tout, surtout quand ça souffle ; ni votre gestion verticale et technocratique, en retard pour les masques hier et pour les vaccins aujourd'hui ; ni les dépenses de consultants ; ni votre communication plus ambitieuse que le nombre de vaccins disponibles : rien de tout cela n'est de nature à convaincre les Français de l'efficacité de votre absence de stratégie vaccinale.
Si les questions et les critiques, quoiqu'en pense le Premier ministre, appartiennent au débat démocratique, le moment n'est pas aux croche-pieds – que le Gouvernement est assez grand pour se faire lui-même ; le moment est à la mobilisation. Alors que pèse le risque d'une accélération des contaminations, notamment avec l'émergence des variants, le vaccin constitue le principal outil dont nous disposons pour espérer bientôt revivre, retrouver une vie sociale, culturelle et associative, et voir notre économie enfin repartir, non pas comme une fin en soi, mais au service de l'emploi.
La mobilisation, c'est s'appuyer sur l'expertise des acteurs de santé, au plus près du terrain, mais aussi sur les communes et leurs élus, qui sont prêts à se mettre en quatre pour faciliter la vaccination, avec humanité et proximité. La mobilisation, c'est s'appuyer sur la démocratie sanitaire, comme c'est le cas à Dieppe, où un conseil territorial de santé a été convoqué. La mobilisation, c'est emporter la confiance de nos concitoyens en montrant que les moyens déployés sont à la hauteur et qu'ils donnent des raisons d'espérer. La mobilisation, c'est utiliser les outils de la démocratie, avec le Parlement et non contre lui. La mobilisation, au pays de Pasteur, ce n'est pas gouverner avec les sondages, mais assumer le risque politique de la situation et donner le signe aux administrations que ce risque est porté. Nous sommes prêts à vous y aider sur le terrain. La mobilisation, c'est vacciner au plus vite, au-delà des publics fragiles, tous les Français qui le veulent, pour amplifier l'adhésion.
Ma question est donc simple : quand et comment, avec les acteurs de terrain, tous ceux qui le souhaitent se feront-ils vacciner ?