Madame la ministre de la transition écologique, la politique du Gouvernement en matière d'écologie s'arrête bien souvent aux grandes déclarations. Halte aux discours, place aux actes et, pour cela, nul n'est besoin de modifier la Constitution : la volonté politique suffit. Vous étiez la semaine passée présente sur le site de Stocamine, dans la circonscription de notre collègue Raphaël Schellenberger, et votre décision concernant ce dossier est attendue par tous. L'État va-t-il tenir ses promesses sur le sujet de la réversibilité ?
J'en viens à ma question à laquelle j'associe notre collègue Jacques Cattin. Elle concerne une autre pollution : celle provoquée par l'ancienne décharge située à l'est de la ville de Wintzenheim et à l'ouest de Colmar. Ces terrains ont recueilli d'importants déchargements de lindane, un pesticide endocrinien, effectués par la société PCUK dans les années 1960 et 1970. En 1985, une première couverture en argile ne s'est pas révélée étanche au ruissellement puisque, en 2000 et en 2004, des études ont montré une forte pollution à la verticale du dépôt. Une seconde membrane en polyéthylène recouvre le site et ce n'est qu'en 2015 qu'un arrêté préfectoral a interdit l'usage de l'eau pour la consommation dans le secteur.
Ce site est considéré comme orphelin depuis la liquidation de la société PCUK, société qui était contrôlée par l'État. Du fait de l'insolvabilité des propriétaires, c'est donc à l'État qu'incombe la dépollution. Cette pollution concerne la nappe phréatique la plus importante d'Europe : elle atteint 2 millions de personnes et sa ressource en eau est donc un enjeu majeur pour la sécurité sanitaire. La dépollution de ce site est primordiale car il s'agit bien, ici, d'une atteinte à l'environnement que certains qualifieraient d'écocide. Ma question est donc simple et précise : quand allez-vous intervenir ?