Vous l'avez dit, le groupe Michelin, qui compte 18 000 salariés, a annoncé une réduction de ses effectifs de 2 300 postes sur trois ans, tout en prenant un certain nombre d'engagements. Le premier est qu'il n'y aura pas de licenciements secs, mais simplement – si vous me permettez de le dire ainsi – des départs volontaires ou des départs à la retraite non remplacés. Le groupe s'est également engagé à ce que chaque emploi supprimé soit compensé par la création d'un autre emploi sur le territoire national, mais aussi, en matière d'investissements, à ce que de nouvelles activités à forte valeur ajoutée soient localisées sur le territoire français, dans les secteurs de l'hydrogène, des piles, du recyclage des matériaux durables et de la chimie verte. Avec la ministre déléguée chargée de l'industrie, Agnès Pannier-Runacher, nous veillerons à ce que ces engagements soient tenus. Je ne sais que trop – notamment en tant que voisin ! – l'importance du groupe Michelin pour le territoire de Clermont-Ferrand et, sur le plan historique et symbolique, pour le pays tout entier.
Vous évoquez par ailleurs les perspectives de la France en matière d'industrie. Le plan de relance est venu compléter les outils de la politique industrielle déployée par le Gouvernement. Un seul mot suffit à résumer notre volonté : reconquête. Nous souhaitons engager la reconquête de secteurs industriels, la reconquête de filières et de chaînes de valeur, la relocalisation d'activités industrielles dans nos territoires. C'est la raison pour laquelle vous avez adopté, lors de l'examen du projet de loi de finances pour 2021, la réduction des impôts de production, qui facilitera la relocalisation d'activités industrielles en France et améliorera la compétitivité de nos entreprises et de nos territoires, sans oublier le plan de relance de 100 milliards d'euros, dont une large partie sera consacrée à la revitalisation industrielle.
Plusieurs centaines de projets industriels font d'ores et déjà l'objet d'un accompagnement par l'État dans tous les territoires, dans le cadre du processus industrie du futur. Nous aurons prochainement l'occasion de présenter la liste de ces projets, les subventions versées par l'État et surtout les investissements et les créations d'emplois déclenchés par l'octroi de ces subventions. C'est en partant à la reconquête des filières industrielles et des territoires que nous répondrons aux inquiétudes légitimes que vous avez rappelées.