Vous pouvez faire « non » de la tête, monsieur Brindeau, mais c'est factuel. Même les syndicats minoritaires, ceux qui n'ont pas signé l'accord majoritaire passé il y a quelques mois, qui ont appelé à manifester et à faire grève – c'est leur liberté et leur droit – , le reconnaissent : il n'y a pas de perdants.
Il y a d'abord le volet financier : 8 milliards d'euros par an investis pour revaloriser les carrières à l'hôpital, et près d'un demi-milliard pour les praticiens hospitaliers. Chacun est libre de juger que ça ne suffit pas, mais l'indemnité d'engagement de service public exclusif – IESPE – entraîne une augmentation qui permet de revaloriser les praticiens hospitaliers qui sont au service du public.
Je vous donne deux exemples, monsieur Brindeau, pour que l'on sache de quoi on parle. Compte tenu du fait que le Ségur a supprimé les trois premiers échelons de leur grille salariale, les praticiens hospitaliers qui ont été nommé depuis lors se sont vus augmenter de 1 318 euros bruts par mois. 1 318 euros bruts par mois ! Un praticien hospitalier nommé il y a trente-sept ans, soit bien avant le Ségur – il a donc trente-sept ans d'ancienneté – , est quant à lui augmenté de 1 723 euros bruts par mois. 1 723 euros bruts par mois ! Je ne pense pas que l'on puisse dire qu'ils sont perdants.
Néanmoins, et vous avez raison de le souligner, certains syndicats pointent le fait que des praticiens qui sont en milieu de carrière ne sont augmentés que de 300 à 500 euros bruts par mois, selon leur ancienneté. Encore une fois, je ne critique pas ce point de vue et ils ont le droit de considérer que c'est insuffisant, mais il s'agit tout de même d'une augmentation. Je souligne l'effort consenti par la nation et voté par le Parlement en faveur des praticiens hospitaliers. Ce n'est d'ailleurs qu'un volet de la revalorisation qui est aussi structurelle, avec les changements de règles en matière de gouvernance et la restauration du poids du médical dans le fonctionnement de l'hôpital.