Alors que le ministre de l'éducation nationale est aussi celui des sports, aucun plan d'envergure de lutte conte la sédentarité n'a été prévu à l'occasion du deuxième confinement, par exemple à travers un programme de trente minutes d'activité physique par jour à l'école, alors que les élèves étaient en classe. Le pass'sport pour les jeunes est une bonne idée pour encourager la reprise de l'activité physique en club, prévue en 2021 ; mais il est sous-dimensionné, avec seulement 2 millions de jeunes de moins de 16 ans ciblés, sous conditions de ressources, pour un montant de 50 euros. Cela veut dire que les lycéens et les étudiants en seront exclus.
Les troubles psychologiques et de santé mentale se sont fortement développés pendant les confinements, alors que notre pays souffre d'un déficit très important en pédopsychiatrie. En 2006, près de 1 200 pédopsychiatres formés exerçaient leur activité en France, contre 600 actuellement. De même, le soutien psychologique aux étudiants et à leur santé mentale est extrêmement lacunaire ; le ratio du nombre d'étudiants par professionnel de santé est préoccupant, avec un psychologue pour près de 30 000 étudiants, alors que les standards internationaux recommandent un ratio de 1 pour 1 500.
Selon une étude de l'Observatoire de la vie étudiante, réalisée en novembre dernier, 50 % des étudiants ont déclaré avoir souffert de solitude et d'isolement, et 71 % ont présenté des signes de détresse psychologique. Un an après l'acte désespéré d'un jeune étudiant stéphanois, Anas, qui a tenté de s'immoler devant le CROUS de Lyon pour dénoncer la précarité des conditions de vie et la paupérisation des étudiants, les tentatives de suicide se multiplient, hélas, chez les étudiants. Au total, 40 % d'entre eux ont dû arrêter de travailler pendant le confinement ; en raison de la perte de leur contrat de travail, beaucoup d'entre eux, faute de ressources financières, basculent dans la grande précarité.
Études, concours, stages, entretiens d'embauche, mobilités, séjours à l'étranger : des centaines de milliers de jeunes voient leurs projets voler en éclats à cause de la pandémie de covid-19.