On en a plein le derrière – et je reste poli, je pense à ma mère ! Il y en a marre ! Cela suffit ! On vous a donné un an ! Tout un printemps à l'isolement, avec les Ausweis pour sortir, les parcs et jardins interdits, les enfants enfermés, les grands-parents qui ne voient plus les petits. Depuis, c'est pire, on vasouille.
Déconfinement, reconfinement, re-déconfinement, et peut-être bientôt le re-reconfinement. Plus les couvre-feux à vingt heures, à dix-huit heures, les commerces ouverts, fermés, ouverts, les « pas plus de six à table ». On patauge, on pédale dans la semoule.
On vous a donné un an, un an pour tout rater, les masques, les tests, les vaccins. On vous a donné un an d'obéissance, de docilité comme jamais, mais maintenant, il y en a ras-le-bol ! Ma claque, ça craque !
À la fin du mois de décembre, j'ai rencontré le président de l'université de Picardie, qui a fait envoyer des questionnaires aux étudiants. Dans les 3 450 réponses obtenues, 20 % des étudiants ont scénarisé leur suicide. Waouh, cela me paraissait énorme ! J'avais pourtant entendu et lu des témoignages, comme celui de Maëlys – « J'ai envie de me taper la tête sur la table tellement je n'en peux plus » – , celui de Jessica – « Je pleure tout le temps, je ne me fais même plus à manger, je passe mes journées allongée dans mon lit » – ou celui de Yann – « J'ai même picolé seul dans ma chambre tellement j'étais désespéré ». Malgré cela, j'ai pensé qu'il devait y avoir un biais dans l'enquête montrant que 20 % de la jeunesse étudiante aurait scénarisé son suicide.
Mais une étude nationale, effectuée par Santé publique France, vient de tomber : près de 30 % des jeunes âgés de 18 à 25 ans – 29 % exactement – sont en dépression. 50 % d'entre eux, soit la moitié, un sur deux, sont inquiets pour leur santé mentale. Et certains – combien ?– ne se contentent pas de scénariser leur suicide. Un étudiant vient de se défenestrer à Lyon cette semaine. En novembre, deux drames sont survenus à Nice et à Montpellier, et un autre en octobre, à Nancy. Les organisations étudiantes vous le demandent : combien de suicides, combien ? Nous l'ignorons. Vous l'ignorez. Et vous répondez à la détresse par un numéro vert !
C'est la faute du virus, me direz-vous. Oui, évidemment, en partie. Mais c'est aussi la faute de votre politique. D'abord, parce que vous n'en avez rien à secouer de la santé mentale !