Le fait que nous soyons amenés à débattre sur la jeunesse prouve qu'il existe, dans notre pays, une profonde scission entre ceux qui gouvernent et la jeunesse. Le plan pour les jeunes du Gouvernement montre que celui-ci semble avoir compris que les conséquences économiques de la crise sanitaire, qu'il a lui-même engendrées, touchent de plein fouet les jeunes, qui en sont les premières victimes.
Mais le Gouvernement n'a pas compris la jeunesse et encore moins sa souffrance actuelle. Universités fermées, difficultés économiques majeures, crise alimentaire sans précédent : voilà la réalité ! Combien de suicides ou de tentatives de suicide devrons-nous encore comptabiliser ? L'urgence n'est pas d'agir dans le futur, mais d'agir maintenant. Le Gouvernement devrait nous présenter un véritable plan Marshall pour la jeunesse.
Le plan en faveur de la jeunesse est totalement caduc, puisqu'il n'avait pas prévu les décisions prises lors de la gestion de cette crise sanitaire. Connaissons-nous le nombre exact d'étudiants décrocheurs cette année ? Connaissons-nous l'état précis de l'université en France ? La triste vérité est que seule la transformation en délit du blocage d'une université intéressait le Gouvernement, comme s'il valait mieux traiter en urgence les effets plutôt que les maux.
Après tout, le Gouvernement ne nous a-t-il pas habitués à cela ? De quoi avez-vous donc peur ? Que les étudiants se rendent compte de la situation dans laquelle ils ont été enfermés et qu'ils protestent ? Qu'ils remettent en cause les décisions du Gouvernement quant à leur avenir ?
Le Gouvernement promet qu'il ne laissera aucun jeune sans solution, en proposant des mesures adaptées à chaque situation. Quelles solutions proposez-vous aux milliers de jeunes qui doivent se mettre dans les files d'attente des banques alimentaires pour se nourrir ? Quelles solutions proposez-vous pour les jeunes qui ne peuvent plus étudier ni se nourrir socialement ?
Le groupe Libertés et territoires salue évidemment certaines décisions, comme le ticket-restaurant universitaire à 1 euro pour les étudiants boursiers ou la revalorisation de la rémunération des stagiaires en formation professionnelle. Mais l'urgence est de régler le problème vital pour tous les étudiants, notamment ceux des classes dites moyennes, dont les parents ont parfois perdu leur emploi en raison de la gestion de la crise sanitaire et qui se retrouvent en dehors de tous les radars.