Intervention de Hervé Saulignac

Séance en hémicycle du mardi 12 janvier 2021 à 15h00
Plan gouvernemental en faveur de la jeunesse

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHervé Saulignac :

Un étudiant sur deux est contraint de travailler pour financer ses études. 38 % d'entre eux ont dû arrêter leur activité durant le confinement, sans parler des jeunes apprentis ou de tous ces jeunes sans emploi et sans formation, que nous n'oublierons pas. Cette réalité d'une jeunesse violemment percutée par la crise appelle un véritable pilier supplémentaire de la protection sociale. Si la formule « 1 jeune 1 solution » est belle, elle ne reflète pas la réalité de vos propositions. Tous les jeunes ne bénéficieront pas d'une aide de 500 euros que vous avez promise dans un tweet, le 5 janvier.

Notre pays devra se résoudre à l'instauration d'un revenu universel ouvert automatiquement dès 18 ans. Nous y viendrons, soyez-en sûre. C'est pourquoi nous avions proposé il y a deux ans d'ouvrir systématiquement le RSA aux jeunes. À l'époque, vous aviez refusé tout débat. En 2020, nous avons donc travaillé au projet d'un minimum jeunesse que nous proposerons à nouveau au débat parlementaire, le 18 février prochain.

Plusieurs raisons justifient la création d'un minimum jeunesse dès 18 ans, à commencer par l'aggravation de la précarité et de la pauvreté des jeunes. Cette mesure permettrait aussi à notre pays de sortir de la liste des États les plus restrictifs : avec le Luxembourg, la France est un des rares pays européens à exclure les jeunes de moins de 25 ans du bénéfice de tout revenu minimum garanti, sauf s'ils ont la charge d'un enfant. Enfin, la mise en place d'un revenu minimum a toujours amélioré significativement le bien-être individuel, donc la cohésion sociale, sans avoir aucun effet dissuasif – contrairement à ce que prétendent ses détracteurs – sur l'insertion professionnelle. Dix-huit ans est l'âge de la majorité, mais quel est le sens d'une majorité qui ne déclenche pas les meilleures protections ?

Le 18 février, soutiendrez-vous notre proposition de loi tendant à instaurer un minimum jeunesse, qui constituerait une réponse complète et courageuse aux attentes de toute une génération ?

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