Intervention de Adrien Quatennens

Séance en hémicycle du mardi 12 janvier 2021 à 15h00
Plan gouvernemental en faveur de la jeunesse

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAdrien Quatennens :

La jeunesse de France souffre. Le geste désespéré d'un étudiant en droit à Lyon, la semaine dernière, vient tristement le rappeler. Avant même la crise de la covid-19, un jeune sur cinq vivait sous le seuil de pauvreté. Les jeunes sont surreprésentés parmi les personnes sans domicile fixe et forment une part croissante des bénéficiaires des banques alimentaires. Ils sont aussi les premières victimes de cette crise. Entre les cours à distance, la fermeture des lieux de vie qui condamne bon nombre de soirées à devenir des apéros en ligne, mais aussi celle des salles de sport et des lieux de culture, leur quotidien et la possibilité de passer du bon temps sont mis à mal.

Lors de la dernière rentrée, entre 700 000 et 800 000 jeunes sont entrés sur le marché du travail. Tout indique que cette entrée sera plus difficile encore pour eux que pour leurs prédécesseurs : un jeune sur six a perdu son travail depuis le début de la pandémie, et l'Unédic estimait à 900 000 le nombre d'emplois détruits avant la fin de l'année dernière. Pour toutes ces raisons, dès le mois de mai dernier, La France insoumise mettait à votre disposition ses mesures d'urgence pour les étudiants.

Il n'est pas raisonnable d'attendre que l'activité économique reprenne. La puissance publique doit intervenir pour venir en aide à la jeunesse de France. Les services civiques, dont on a vu que l'usage était parfois dévoyé pour en faire des emplois déguisés, et les mesures liées à l'apprentissage et à l'insertion de votre énième plan jeunes passent à côté des besoins immédiats : ainsi, la mesure phare du plan n'est pas une aide directe aux jeunes, mais une énième aide aux entreprises.

La France insoumise se joint à l'appel des associations, des syndicats et des professionnels qui vous somment d'entendre que l'urgence est d'endiguer la pauvreté prévisible des jeunes. Non, l'extension de l'accès au RSA aux jeunes de moins de 18 ans n'est pas le signe d'un esprit de défaite, contrairement à ce que déclarait récemment le porte-parole du Gouvernement, mais une question de survie. Non, tous les jeunes ne recevront pas une aide de 500 euros grâce à la garantie jeunes, contrairement à ce que vous avez dit vous-même. Madame la ministre, qu'attendez-vous pour étendre l'accès automatique au RSA – cumulable avec les bourses pour celles et ceux qui en sont bénéficiaires – à tous les jeunes sans activité résidant hors du foyer familial ?

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