Comme il a été dit sur tous les bancs, notre jeunesse subit de plein fouet cette crise qui accentue les inégalités. Nous ne mesurons sans doute pas encore les conséquences graves et durables qu'elle aura pour les étudiants, qui ont vu leur cursus extrêmement perturbé, pour les jeunes en formation, qui rencontrent toutes les peines du monde à obtenir ne fût-ce qu'un stage, et plus encore pour les jeunes sans formation, qui sont de fait exclus du marché du travail.
Je veux plus particulièrement insister sur les conséquences sanitaires de l'épidémie sur notre jeunesse. Le rapport d'enquête de notre collègue Marie-George Buffet a mis en lumière la dégradation de la médecine scolaire : selon lui, les carences d'effectif sont telles qu'elle n'est plus capable d'assumer l'ensemble de ses missions. Dans le même temps, les médecins, les infirmiers et les psychologues nous disent qu'ils n'ont pas été associés à la question, ni employés à la hauteur de leurs capacités.
Un autre sujet d'inquiétude est l'accès aux soins des étudiants. En 2016, 30 % des étudiants avaient renoncé à des soins ou à des examens médicaux pour des raisons financières, et l'on peut se demander ce qu'il en est aujourd'hui. Cette dégradation n'est pas acceptable. Le sujet est vital car les besoins sont importants dans tous les domaines de la santé, notamment celui de la santé mentale ; nous devons prendre la mesure exacte du danger que représentent ces carences. Au-delà des crédits votés dans la loi de finances pour 2021, le groupe Libertés et territoires répète qu'il est urgent de réformer, pour ne pas dire refonder, les services de santé scolaires et universitaires. Plusieurs chantiers sont prioritaires : il faut combler les difficultés de recrutement, mais aussi répondre aux besoins des élèves et des étudiants en matière de santé mentale. Qu'entendez-vous faire à ce sujet, madame la ministre ?